2007 - Guide des sources de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions

La grandeur d’un pays, c’est d’assumer toute son histoire. Avec ses pages glorieuses, mais aussi avec sa part d’ombre.
Discours du Président de la République, le 30 janvier 2006, devant le Comité pour la mémoire de l’esclavage.

Offrir à chacun, simple citoyen comme chercheur, la possibilité de découvrir ou d’étudier l’histoire de la traite négrière, de l’esclavage et leurs abolitions, c’est l’objectif que s’est fixé la direction des Archives de France en lançant une vaste enquête auprès du réseau des Archives nationales et territoriales. Ce guide est l’aboutissement de cette enquête.

Sur 600 pages, il recense et décrit des fonds disponibles, tant privés que publics. La période couverte s’étend du XVIIe siècle qui vit l’apparition et le développement des activités liées à la traite jusqu’à l’abolition définitive de l’esclavage en 1848. La période couverte va de l’apparition des activités liées à la traite jusqu’à l’abolition définitive en 1848. Il évoque le Code noir de Colbert, régissant le statut des esclaves, le décret du 16 pluviôse an II abolissant une première fois l’esclavage, mais aussi des archives d’armateurs, de négociants, de compagnies d’actionnaires et de propriétaires d’habitations. Ces fonds documentaires éclairent notamment le quotidien des esclaves (actes notariés, état civil, etc.). Leur diversité, l’exhaustivité de ce répertoire font du Guide un ouvrage de référence indispensable aux chercheurs qui entendent faire progresser la recherche historique. Pour permettre également à un large public de s’initier à cette histoire, l’ouvrage s’accompagne d’une introduction historique, d’une bibliographie prenant en compte les publications et les ressources sur papier et électroniques, d’une chronologie, d’un glossaire, de fiches synthétiques éclairant la typologie de tel ou tel document, l’histoire d’une institution ou d’une procédure juridique parfois redoutablement complexe mais qui a généré des documents d’un extraordinaire intérêt.

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L’origine et la nature de cette initiative

Le Guide des sources de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions publié par la direction des archives de France résulte d’une collecte d’informations auprès de tous les centres d’archives et institutions concernés.

A l’origine, une polémique née dans les milieux associatifs ultramarins lors d’une vente d’archives privées (lettres, manuscrits) à Lyon se rapportant, entre autres, à l’esclavage dans les colonies françaises aux XVIIe et XVIIIe siècle, en janvier 2005. L’émotion relayée par les médias et des élus portait sur la crainte d’une dispersion d’un patrimoine important pour la connaissance de l’histoire de la traite et de l’esclavage et le désintérêt supposé de l’État sur le sujet. Ils réclamèrent la préemption automatique de tous les lots ayant trait à l’esclavage.

Or, conformément au code du patrimoine, les services scientifiquement compétents du ministère de la culture, informés de cette vente, avaient déjà expertisé les lots sur dossier afin de déterminer leur valeur historique et humaine. Ils avaient effectué leur travail habituel dans ce cas d’espèce, dans la discrétion qu’exige toute vente aux enchères, comme ils l’avait fait par exemple en novembre 2004, où furent achetés, à un montant élevé, au bénéfice du centre des archives d’outre-mer d’Aix-en-Provence, des papiers de la plantation Reiset du Lamentin (Guadeloupe) repérés pour leur indéniable intérêt historique. C’est une des voies qui permettent d’enrichir les collections des services d’archives ou musées conservant, outre-mer ou en métropole, la mémoire de l’esclavage. Certaines des pièces vendues à Lyon furent donc acquises, d’autres non.

La ministre de l’outre-mer et le ministre de la culture et de la communication rappelèrent et expliquèrent les procédures, modes de travail en matière d’archives, et le riche patrimoine déjà rassemblé par les autorités publiques. Ce qui permit de calmer les esprits et de faire comprendre que la polémique était en fait contre-productive, les vendeurs, assurés d’un achat par l’État, pouvant être tentés de faire monter artificiellement les enchères.

Le 28 juillet 2005, cependant, soucieux d’œuvrer pour la mise en valeur de ce patrimoine, le ministre adressa une instruction (DPACI/RES/2005/13 du 28 juillet 2005, disponible en ligne) à l’ensemble des présidents de conseils régionaux (archives régionales), de conseils départementaux (archives départementales) et aux maires (archives communales) afin de réaliser un inventaire à partir duquel serait publié un Guide des sources de l’histoire de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions :

« L’émotion suscitée dans certains milieux associatifs par la mise en vente publique de documents relatifs à la traite des Noirs ainsi qu’à l’esclavage, les approximations de certaines prises de position à l’occasion du débat soulevé par ces ventes me conduisent à souhaiter que le public dispose des informations les plus larges sur la richesse des collections publiques dans ce domaine et sur les possibilités de recherche qui s’offrent aux chercheurs.

Les archives nationales comme les archives territoriales possèdent en effet de riches fonds sur la traite des Noirs comme sur l’esclavage, fonds souvent recensés, classés et utilisés par les chercheurs. Si ces fonds sont déjà recensés dans les guides déjà publiés, il m’a paru souhaitable de réaliser un guide spécialement consacré à cette question et qui recense l’ensemble des fonds disponibles, tant publics que privés, tout en actualisant les informations qui les concernent. Le guide mettra notamment l’accent sur les archives privées, fonds d’armateurs, dossiers de plantations, et indiquera les acquisitions réalisées au cours des dernières années. La période couverte s’étend de l’apparition et du développement des activités de traite au XVIIe siècle jusqu’à l’abolition de la traite et de l’esclavage.

L’établissement de ce guide ne concerne évidemment pas tout le réseau mais essentiellement les services situés dans les départements et villes maritimes et commerçantes. Il associe naturellement les services d’archives des ministères de la défense et des affaires étrangères ainsi que le réseau des archives des chambres de commerce. Il m’a paru cependant important d’adresser une information à l’ensemble des services d’archives afin de l’associer à l’enquête lancée et de disposer d’un recensement aussi complet que possible des ressources en ce domaine ».

Ce travail rencontrait une des propositions du CPME qui en applaudit l’initiative des Archives de France et en salua la publication. Le Guide des sources de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions établi sous la direction de Claire Sibille avec le concours des services d’archives publics parut le 16 mars 2007 à La Documentation française. Il s’en était vendu plus de 430 exemplaires au mois de novembre suivant, ce qui est exceptionnel pour un ouvrage scientifique de ce type.

L’ouvrage a fait l’objet de présentations publiques outre-mer et dans l’hexagone. Ainsi le 9 mai 2008 à 18h30, à l’occasion de la journée nationale du 10 mai, Louis Bergès, directeur des Archives départementales de la Gironde, Jacques de Cauna, historien, professeur à l’Université de Pau, et Agnès Vatican, directrice des Archives municipales de Bordeaux, invitaient à une présentation de ce Guide des sources de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions, à la librairie la Machine à Lire, 8 place du Parlement.


 

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