En l’honneur de Louis Delgrès

Louis Delgrès

Delgrès et le site de Matouba sont l’un des symboles de la lutte pour la Liberté et contre le rétablissement de l’esclavage dans les îles françaises de la Caraïbe. Il illustre le slogan révolutionnaire "vivre libre ou mourir". Né libre, il a combattu pour les valeurs de 1789, connu la première abolition de 1794, et a retourné ses armes contre la France napoléonnienne lorsqu’elle voulut rétablir, en 1802, la servitude.

La biographie Né le 2 août 1766, à Saint-Pierre (Martinique) et décédé le 28 mai 1802, Grand Parc - Saint-Claude (Guadeloupe), Louis Delgrès avait, selon les recherches historiques, une mère mulâtresse, un père fonctionnaire du roi à Tobago. Entré dans la carrière militaire, il s’y illustre dans les combats aux Antilles. Nommé colonel en 1802, il est chargé de protéger la Guadeloupe française contre les incursions et convoitises des autres puissances européennes. La même année, Napoléon Bonaparte décide de mâter la révolte de Saint-Domingue et de rétablir l’esclavage. Tandis que Leclerc emmène ses troupes sur la grande île, où il trouvera la mort et la défaite, le général Richepance débarque en Guadeloupe le 6 mai. Delgrès et son ami Joseph Ignace désertent et organisent la résistance avec un groupe de 200 hommes : Palerme, Massoteau, Codou et Jacquet, une foule de civils, dont des femmes. Le 10 mai, Louis Delgrès publie une Déclaration, dans laquelle il annonce qu’il ne sera pas question de reddition face à la tyrannie. Les combats s’engagent le même jour : 600 soldats de Richepance sont repoussés par les hommes de Louis Delgrès au morne Soldat, à Trois-Rivières. Deux jours plus tard, des guadeloupéennes infligent de lourdes pertes aux soldats français. Le 14 mai 1802, Richepance débute le siège du Fort Saint-Charles où Delgrès s’est retranché avec ses hommes. Après 10 jours de combats acharnés, Delgrès, Ignace et les autres officiers rebelles, à cours de munitions, quittent le fort avec le reste de leur troupe par la poterne du Gallion. Ils se regroupent alors en plusieurs bataillons distincts. Ignace se déplace avec ses troupes près de Pointe-à-Pitre. Delgrès se retranche sur les hauteurs de la Basse-Terre, au Matouba, avec 300 combattants, en attendant l’arrivée des renforts d’Ignace. Ignace est tué au morne Baimbridge avec 675 de ses compagnons et ses deux fils. Les survivants seront amenés à Fouillole pour y être fusillés. Louis Delgrès réfugié avec les 300 hommes qui lui restent sur les hauteurs du Matouba fait face à 1800 soldats de Richepance qui l’attaquent. Les Guadeloupéens résisteront malgré tout et parviendront, encore, à se déplacer jusqu’à l’Habitation Danglemont, à quelques kilomètres de là. Plutôt que de se rendre, Delgrès et ses compagnons se font sauter avec des barils de poudre. Le 16 juin 1802, Richepance publie un arrêté rétablissant l’esclavage en Guadeloupe. On peut y lire : "Jusqu’à ce qu’il en soit autrement ordonné, le titre de citoyen français ne sera porté dans l’étendue de cette colonie et dépendances que par les blancs. Aucun autre individu ne pourra prendre ce titre ni exercer les fonctions qui y sont attachées".

Les hommages à Louis Delgrès

- Son nom s’affiche sur de nombreux bâtiments publics : collèges, lycées, centre administratif... en Guadeloupe et Martinique ;
- Une statue à son effigie, située sur le boulevard des héros dans la commune des Abîmes en Guadeloupe ;
- Erigée en 1948, lors du centenaire de l’Abolition de l’esclavage, une stèle commémore le sacrifice de Louis Delgrès, au lieu dit du Grand Parc, au Matouba.
- une plaque commémore son souvenir au Panthéon, à Paris.
- un mémorial qui lui est dédié depuis 2002 à Basse Terre au Fort Saint-Charles, rebaptisé pour l’occasion Louis Delgrès. 2002 marquait le bicentenaire des événements de 1802.
- un timbre fut également créé à son effigie en 2005.
- Le ministère français de l’Outre-mer lui a consacré le 10 mai 2005, peu après la proposition du comité pour la mémoire de l’esclavage de retenir cette date du 10 mai pour commémorer la traite, l’esclavage et leurs abolitions, une plaque apposée à l’intérieur de ses locaux dans un salon qui porte aujourd’hui son nom, 27 rue Oudinot.
- la commune de Bègles, le 10 mai 2006, a baptisé une place du nom de Louis Delgrès.
- l’association Mémoire de l’outre-mer de Nantes a baptisé du nom de Louis Delgrès son centre culturel situé rue de la Fosse, où prendra place en 2009 le mémorial de la ville sur la traite et de l’esclavage.

Pour en savoir plus

- Le Fort Louis Delgrès http://www.cg971.fr/musees/delgres/index_delgres.htm

- les célébrations de 2002 http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations2002/manifdelgres.htm

- le discours de Mme Girardin, ministre de l’outre-mer, le 10 mai 2005 lors de l’inauguration du salon Delgrès : voir rubrique "Discours".

- Biographie sur le site de l’académie de Guadeloupe http://www.acguadeloupe.fr/Cati971/snd_degre/droit_homme/presentation/droits/delgres.html

Des livres, des oeuvres
- 2002, Tragédie musicale Résistance-Reconstruction, pièce de Kannida et Mario Coco. Pièce de théâtre intitulée Delgrès écrite par Aline Kancel.
- Édition par le Conseil général de la Guadeloupe (AD de la Guadeloupe) et la Société d’histoire de la Guadeloupe d’un recueil de textes commentés par Jacques-Adélaïde Merlande, René Bélénus et Frédéric Régent : La rébellion de la Guadeloupe 1801-1802, édition et mise en forme : Hélène Servant. Éd. Gourbeyre, 2002.


 

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